En septembre 2006, l'Assemblée Nationale organise un
colloque ayant pour thème : "Quelle politique pour le jeu vidéo". On sent alors que la vision sur le jeu vidéo a fait en quelques années des progrès et que le jeu vidéo rime désormais avec industrie culturel et que les préjugés sont donc dépassés, comme le montre par ailleurs le succès retentissant du
Festival du Jeu Vidéo.
Les Juristes s'emparent d'ailleurs du sujet du jeu vidéo. En novembre, un colloque sur les enjeux juridiques de l'industrie du Jeu vidéo est tenu à l'
Université de Poitiers.
Voilà pour le bon coté de l'année 2006.
Car en effet, en plein été, l'association
Familles de France décide de se lancer sur le
thème du contrôle des jeux vidéo. L'action de cette association en matière de jeu vidéo n'est pas nouvelle, mais celle-ci porte non sur le jeu vidéo en général mais sur certains jeux qualifiés de violents.
Mais si le jeu vidéo, et il faut reconnaitre, contient un grand nombre de stéréotypes (voir l'excellent
article de Gamekult sur le sujet), cela permet-il aujourd'hui de stigmatiser pour autant le jeu vidéo, comme cela a été le cas il y a quelques années avec le problème de l'épilepsie, ou plus récemment dans le journal
France Soir ?
L'association Familles de France qui pointe du doigt la classification PEGI pour son manque de protection du mineur, décide donc de créer son propre
label en octobre.
Et c'est alors que l'affaire
Rule of Rose éclate. Suite à une méprise (voir le
communiqué de 505 Games), ce jeu fournit le prétexte idéal pour légiférer le jeu vidéo. Et un
fait divers sanglant au cours duquel un jeune homme allemand est l'auteur de coups de feu dans son collège vient conforter certains
députés dans leur action alors que le débat sur le projet de loi de prévention de la délinquance fait rage.
Ce projet de loi, voté par le Parlement, contient d'ailleurs en son
article 17 des dispositions affectant directement le jeu vidéo et plus particulièrement sa signalétique.
Autre loi, autre résultat : la loi de finance pour 2007 est elle aussi votée par le Parlement mais l'
amendement instituant le crédit d'impôt en faveur du jeu vidéo n'est pas lu par les députés dans un premier temps puis tout simplement rejeté par les sénateurs pour d'obscures raisons.
L'année 2006 aura été à la fois celle de la reconnaissance du jeu vidéo et celle malheureusement de sa stigmatisation. Et elle s'est clos par un triste rendez-vous manqué.