Editeur: Atlus Développeur: Atlus Plateformes: DS. Date de sortie: 05/2007 (US Import). Genre: Very-old-school RPG. Site Officiel. Version testée: Version complète DS. | |
Le contexte: A quelques jours d'un anniversaire qui me placera, s'il faut en croire les statistiques, pile poil au milieu de ma vie, il devient de plus en plus courant de vouloir claironner en toute occasion que putain, tout était quand même mieux avant. Abstraction faite, peut-être, des téléphones à cadrans rotatifs, des télévisions sans télécommandes, des pantalons en velours côtelé, de l'impossibilité de voir les films en version originale, des sièges de voiture en skaï, de ces putains de cassettes audio et vidéo qu'il fallait rembobiner sans arrêt, et, surtout, de l'extrême vacuité d'un monde sans internet.
En outre, ces cruelles applications que sont MAME, l'abandonware, le XBLA ou la Virtual Console se chargent inlassablement de nous rappeler que nous avions trop souvent tendance à confondre bouillie de pixels vaguement jouable et chef d'oeuvre intemporel.
Cependant, parmi les petits plaisirs vidéoludiques disparus depuis des lustres, mais qui me manquent parfois cruellement, comment ne pas évoquer la cartographie? Le bonheur de jouer, crayon en main, à Lands of Lore ou Eye of the Beholder, tout en dessinant des pages et des pages de cartes de donjons avec le genre de méticulosité et de soin qui auraient filé une érection massive à Gustave Eiffel. La frustration (un peu) jouissive de devoir effacer à la gomme 3h d'efforts parce qu'on a mal interprété un portail de téléportation, ce qui a foutu le bordel dans toute la carte du niveau... Aaaah, que du bonheur!
Alors que j'avais depuis longtemps rayé tout espoir de goûter à nouveau cette madeleine toute personnelle, un vent favorable m'a parlé d'Etrian Odyssey, un jeu DS exigeant aux joueurs de dessiner les cartes des nombreux niveaux au stylet!! L'idée était suffisamment barrée que pour recueillir toute mon adhésion: il me fallait absolument ce titre, et ce n'est pas un détail comme le fait qu'il ne soit pas disponible en Europe qui allait tempérer mon enthousiasme!
Deux semaines plus tard (et soixante euros en moins, quand même), mission accomplie: je peux enfin tester la chose!
0:01 On ne va pas se mentir, je suis stressé comme un mouton grassouillet en plein Aid el-Kebir: je n'avais jamais acheté de jeu en import, et franchement, je me suis demandé un peu tard s'il allait fonctionner sur ma DS européenne. (Genre, je me pose seulement la question à l'instant. )
0:03 Ouf, ça marche! Soulagé. Dans les options, le choix 'Automap' est activé par défaut. La seule raison d'avoir acheté ce jeu étant justement la possibilité de faire ses cartes soi-même, je désactive cette option, fissa.
0:05 Je dois créer une guilde et lui trouver un nom porteur qui restera gravé dans la mémoire collective pour les millénaires à venir. Légèrement tétanisé par cette responsabilité, mon choix se porte finalement sur Snotneus. Superbe.
0:07 Après la guilde, les aventuriers. Il faut leur trouver un nom, et choisir leur classe, parmi des propositions exotiques comme Troubadour, Survivalist, Protector ou encore... Landsknecht!? J'imagine que ces décisions vont influencer l'ensemble du jeu, donc je fouille un peu dans le manuel pour récolter davantage d'infos... Rien! Pas un mot sur les classes! Ca promet...
0:09 Je fais ça depuis the Bard's Tale sur Spectrum, 'y a plus de raisons que cela change: mes héros sont nommés d'après mon entourage. Ca nuit un peu à l'immersion fantastique, certes: Didi, Pollux, Icy, Dindin, Vanep, Micmic et Nounet, ça sonne plutôt comme une nouvelle génération spontanée de Teletubbies que comme une bande d'aventuriers trompe-la-mort...
0:11 Pour illustrer les persos, chaque classe a 4 portraits (2 hommes, 2 femmes). Point de vue customisation graphique, c'est donc *un peu* moins riche que certains titres next-gen...
0:13 Bon, on peut créer une tonne de personnages, mais seuls 5 d'entre eux peuvent composer le groupe... Sorry, Vanep et Micmic, vous allez commencer banquette (faut dire, ai-je réellement besoin d'un Protector et d'un Survivalist, je vous le demande?)
0:16 Menu principal dans la ville d'Etria:
- l'auberge, où l'on peut dormir, faire une sieste (Sleep/Nap, deux choix différents, sans déconner) et sauvegarder. Utile pour restaurer ses Hit Points et ses... TP (la mana, j'imagine...);
- l'apothicaire, qui soigne, ressuscite et vend des potions en tous genres;
- le marchand, qui achète et vend armes, armures et objets;
- l'hôtel de ville, qui propose les quêtes principales;
- et le pub, où on peut se pochtronner comme des gorets, et accessoirement trouver des quêtes annexes.
0:25 Première mission: créer la carte complète du premier niveau de la forêt-labyrinthe. Comment ça marche? Sur l'écran du dessus, la vue en première personne. En-dessous, une surface quadrillée qu'il faut remplir. Au stylet, en passant sur les arêtes, on dessine les murs, et en changeant d'outil, on peut remplir les carrés pour indiquer les endroits déjà visités. On dispose également d'icônes (treasure, events, stairs, doors,...), et de la possibilité de laisser des notes sur la carte. Tout ceci est assez intuitif.
0:29 Mon premier ennemi... une taupe! Rigolez pas! Elle est coriace, cette salope! Un peu comme dans les Final Fantasy, les ennemis apparaissent apparemment au hasard, puis on passe en combat tour par tour, où il faut donner des ordres à chaque combattant: Attack, Defend, Item, Skills, Boost, ou Escape, comme un gros lâche. J'ai placé 2 guerriers et un troubadour (Didi, who else?) en première ligne, et un mage et un guérisseur en deuxième ligne, bien planqués.
0:32 Faut pas trop s'inquiéter pour votre DS, hein, c'est pas les graphismes d'Etrian Odyssey qui vont la mettre sur les rotules. Des écrans purement statiques, pas d'animations, service minimal pour bien nous rappeler que c'est de l'old school qu'on tient en main...
0:33 Chais pas trop pourquoi, mais mon guérisseur ne guérit rien, et mon mage ne possède pas de sorts. Putain, mais quelle bande de bras cassés je me coltine...
0:36 Je dois affronter deux taupes et une espèce de papillon, ouais, ça rigole pas dans la forêt d'Etria, et la violence de l'affrontement pose de gros problème à Icy, mon Dark Hunter. Je lui fais boire une potion de soins, mais apparemment, je clique sur un autre personnage, qui boit sa potion à la place... Oops! Bien entendu, il se ramasse ensuite une aile de papillon dans la gueule, et meurt pitoyablement... Va falloir retourner chez l'apothicaire.
0:41 Mes personnages montent de niveau, je peux assigner une chiée de points de compétence à chacun. Par exemple, mon Médic apprend 'Cure', et mon magicien, 'Fire'. Ah ben voilà! Ils vont enfin me servir à quelque chose...
0:48 Evidemment, avec des clampins niveau 2, et avec des sorts à balancer, c'est direct plus fastoche. Tremblez, lépidoptères!
0:57 Je termine la cartographie du niveau par une clairière 3x3... Il y a un tapis de fleurs: 'est-ce que vous voulez vous reposer dans les fleurs quelques instants?' Ca sent le piège plus violemment qu'un étron de Guy Carlier dans une parfumerie fine, mais que voulez-vous, je tombe inlassablement dedans depuis Le Sorcier de la Montagne de Feu, c'est plus fort que moi.
3 super-papillons venimeux (Venomflies) m'assaillent. Deux guerriers meurent en un coup, et c'est pas un médecin binoclard, un troubadour et un mage en robe de flanelle qui vont sauver l'affaire! On se casse! ESCAPE! ESCAPEEEEEE!
0:58 Aaargh! Pas moyen de se casser, c'est apparemment un combat spécial. Tout le monde crève... Game over. Heureusement que j'avais sauvé à l'auberge... On ne peut pas, semble-t'il, sauver dans la forêt, il faut revenir en ville. Chiant, mais ça ajoute un bon petit stress bien agréable (tant qu'on ne perd pas 10 heures de jeu d'un coup...)
1:00 Y a qu'un seul emplacement de sauvegarde, faudra pas merder!
Vais-je continuer à y jouer? Oui.
Pourquoi? Vous voulez rire? Un RPG tour par tour, avec cartographie intégrée, une difficulté bien ardue, des quêtes à foison, une équipe complètement customisable... Le pied! Certes, c'est laid comme un cul de babouin, et je pense qu'il faut avoir goûté aux ancêtres précités (Eye of the Beholder, Lands of Lore (lol pour les intimes)... ) pour pleinement savourer Etrian Odyssey. Mais pour les vieux cons comme moi, et je sais que vous êtes nombreux, c'est un plaisir à ne pas rater!