Le problème des biens virtuels dans les jeux massivement multijoueurs a déjà été évoqué ici suite à la décision d'Ebay de refuser de participer à la vente de tels biens.
Le cas présent a trait au problème particulier de l'or virtuel. La société Blizzard, éditrice du célèbre World of Warcraft, a décidé de frapper fort contre les vendeurs d'or. Mais l'angle d'attaque n'est pas celui de la légalité de la vente de biens virtuels.
Cette fois, le problème a été posé en termes de spamming, dont la définition officielle est la suivante : publipostage ou communications non sollicitées, ou plus simplement : l'envoi massif de courriers électroniques non sollicités.
Bien entendu, la pratique du spamming est illégale.
Ainsi l’article L. 34-5 du code des postes et des communications électroniques interdit « la prospection directe, au moyen d’un automate d’appels, d’un télécopieur ou d’un courrier électronique utilisant, sous quelque forme que ce soit, les coordonnées d’une personne physique qui n’a pas exprimé son consentement préalable à recevoir des prospections directes par ce moyen ». Selon l'article R. 10-1 du même code, il s'agit d'une contravention de quatrième classe, punie d'une peine d'amende.
La France a d'ailleurs lancé récemment un site destiné à signaler les spams, bien nommé
"signal-spam".
Pour plus de détails sur les moyens légaux de lutte contre le spamming, je vous conseille le
dossier très complet du site Juriscom.
Pour en revenir à l'actualité, les vendeurs d'or, appelés aussi "gold farmer" n'hésitent pas à arroser de spams les joueurs, les incitant à débourser des euros bien réels pour l'acquisition d'or virtuel. Ces joueurs se sont alors plaint à Blizzard qui décide d'agir contre ce véritable harcèlement.
Blizzard a donc annoncé directement aux joueurs la nouvelle, par le biais du
forum officiel de WOW, à savoir que des poursuites judiciaires sont actuellement en cours contre la société
Peons4hire, spécialiste en vente d'or et de personnages dont le niveau est déjà augmenté.
On peut toutefois se poser la question de savoir si l'angle d'attaque choisi sera productif, car l'activité de la société à l'origine des spams n'est pas remise en question.