jeudi 27 septembre 2012
Super Mario 3D Land : Le Gyroscope
Dante un jeu d'enfer ?
OLIVIER SÉGURET
Débat culturel de fond hier autour de la Nespresso du chef de service : est-il possible d’adapter l’Enfer de Dante en jeu vidéo ? «Et comment ! s’emballe l’un. Je m’étonne même qu’on n’y ait pas pensé plus tôt.» «Bof, quel intérêt, objecte l’autre, on n’y trouve ni monstres ni combats et le diable lui-même est figé dans un lac de glace pour l’éternité.»
A l’origine de tant de brillantes saillies, l’assez stupéfiante nouvelle tombée mardi après-midi et selon laquelle Electronic Arts (EA), géant américain qui dispute à Activision le titre de plus grand éditeur mondial de jeux vidéo, lançait officiellement le chantier de Dante’s Inferno, d’après le fameux volet de la Divine comédie. C’est le studio Redwood Shores, propriété de EA, qui a reçu cette mission de confiance, naturellement pavée des meilleures intentions…
Damnés. Selon le communiqué diffusé par EA, «L’univers tourmenté et torturé du poète italien constitue une base idéale pour un jeu d’action-aventure à la troisième personne». Le poème, rappelons-le, est le récit de la traversée que Dante lui-même, à la recherche de sa bien-aimée Béatrice, entreprend à travers les neuf cercles hiérarchisés qui abritent toutes les catégories de damnés : les cercles des limbes, des luxurieux, des gourmands, des avares, des coléreux, des hérétiques, des violents, des trompeurs et enfin des traîtres.
«C’est le bon moment pour adapter ce chef-d’œuvre de la littérature mondiale dans l’univers du divertissement interactif et de réintroduire Dante auprès d’un public qui n’est peut-être plus très familier de cette œuvre d’art et de ses remarquables détails», a avancé le producteur exécutif du jeu, Jonathan Knight, avant de conclure : «Ce projet représente une occasion idéale pour fusionner un grand jeu et une grande histoire.» Au-delà de son aspect incongru et savoureux, l’anecdote appelle plusieurs commentaires. Le premier concerne EA et le très net virage éditorial que la compagnie a commencé à négocier cette année. Dante’s Inferno fait en effet partie de cette nouvelle génération de produits originaux récemment venus enrichir le catalogue de cette major du jeu vidéo, jusqu’ici réputée conservatrice dans ses choix, la licence sportive ou de blockbuster hollywoodien représentant ses deux principales spécialités. Après l’audacieux Mirror’s Edge et le très troublant Dead Space (justement développé par le même Redwood Shores), cet Enfer vient consolider une nouvelle politique visant à développer des jeux plus «matures», adultes, voire plus intellectuels, si le mot ne passait pas pour grossier dans le secteur.
Crise. Plus largement, l’annonce d’un Dante virtualisé témoigne de la vigueur et du désarroi d’une industrie condamnée à faire preuve d’imagination si elle veut continuer à échapper, comme c’est actuellement le cas, à la crise mondiale. Il y a quarante-huit heures, c’est Nintendo qui annonçait l’arrivée d’un prestigieux catalogue littéraire (très anglo-saxon) pour sa console de poche DS, ainsi transformée en une sorte de e-book en réduction. Pour la première salve, Shakespeare, Stevenson, Dickens, Wilde et une centaine d’autres grands auteurs sont disponibles sur une seule et même cartouche. Victor Hugo (pour les Misérables et Notre Dame de Paris, of course) ainsi que Jules Verne (20 000 lieues sous les mers et le Tour du monde en 80 jours) étant les seuls auteurs français actuellement répertoriés.
Pour une version jeu de plateformes de la Critique de la raison pure, il n’y a plus qu’à patienter.
Le lancement de la 3DS au Japon
Nintendogs + Cats (4,800 yens, 45 euros)
PES 2012 3D (5,800 yens, 54 euros)
Super Street Fighter 4 3D Edition (4,800 yens, 45 euros)
Samurai Warriors Chronicles (6,090 yens, 57 euros)
Puzzle Bobble Universe (4,980 yens, 46,5 euros)
Ridge Racer (6,090 yens, 57 euros)
Combat de Géants : Dinosaurs 3D (5,040 yens, 47 euros)
Professor Layton et le Masque des Miracles (5,980 yens, 56 euros).
Jeu vidéo et Formation
Mais les gens travaillant dans ce secteur sont issus de formation diverses : cinéma, informatique.
Le rapport FRIES l'avait souligné : pour que le secteur du jeu vidéo en France perdure, il sera nécessaire de former des jeunes gens à ce métier très spécifique qui embrasse toutes sortes de compétences.
Si à la toute fin des années 90, de nombreux cursus consacraient une partie de leur programme au jeu vidéo se créent, il n'existait pas encore de formation dédiées tout spécialement à celui-ci.
En 2001, sous l'impulsion de Stéphane Natkin, apparait le premier cursus dédié au jeu vidéo sous la forme d'un DESS.
Dans la continuité de cette annonce, des écoles privées vont alors se lancer dans l'aventure. Les plus connues sont :
- Supinfogame crée en 2002,
- ISART Digital (Institut Supérieur des Arts Digitals) qui intègre une formation game design en 2002,
- LISAA (Institut Supérieur des Arts Appliqués) dont l'option jeu vidéo apparait aussi en 2002,
- et l'école Creajeux apparue en 2004.
Cette école est issue des conclusions du rapport de Michel Averous qui a été remis à Jean-Pierre Raffarin en 2004 et qui fait suite à son engagement pour dynamiser le jeu vidéo.
Si vous voulez plus d'information sur ces différentes écoles, je ne peux que vous conseiller de lire ce dossier de jeuxvidéo.com qui relate la création de ces écoles, les formations qui y sont dispensées ainsi qu'un aperçu de ce qui se fait à l'étranger.
Et tout récemment, le décret d'application portant création au Conservatoire national des arts et métiers de l'ENJMIN a été promulgué le 7 septembre 2006.
Le jeu vidéo a donc été reconnu comme industrie culturelle, l'enseignement du "jeu vidéo" est lui aussi reconnu, il ne manquait plus que la reconnaissance du jeu vidéo comme art à part entière.