Editeur: Take 2 Interactive Développeur: Rockstar Plateformes: XBOX360, PS3. Date de sortie: 29/04/2008. Genre: GTA, quoi. Site Officiel. Version testée: Version complète. | |
Le contexte: PUTAIN, LE PROCHAIN CONNARD QUI AFFIRME ENCORE QUE LES JEUX VIDEO RENDENT VIOLENT, JE LUI PETE LES ROTULES A COUPS DE CLUB DE GOLF!!!
Non, parce que je sais pas si vous avez remarqué, mais dans les médias cette semaine, la sortie de GTA IV (p.ex.: reportage RTL ultra-pointu sur 'Grand Test 4', avec en guest-star Jojo la psycho, du grand journalisme d'investigation) est plus ou moins assimilée avec l'avènement de l'Antéchrist.
Alors, les jeux vidéo rendent-ils violents? Ben non. Pas chez moi en tout cas. 37 balais dont 25 passés à jouer, et je ne me suis jamais battu avec quiconque. Et pourtant, j'en ai croisé, des andouilles qui auraient bien mérité une petite combo uppercut-uppercut-low kick-flying kick-headbutt. Mais non. Pas mon genre.
Bon, ça m'est déjà arrivé de foutre un peu la merde quand l'éthylomètre débordait *légèrement* au-delà des 0.5 mg, mais à l'approche d'affrontements physiques, je filais généralement me planquer aux chiottes ou derrière une haie... Les jeux vidéo rendent-ils lâche et pleutre? Là, j'aurais été forcé de répondre par l'affirmative. Mais violent? Pas plus que les autres médias qui nous assaillent quotidiennement.
La télé, par exemple. Franchement, j'ai beau adorer les femmes, les respecter et être un ardent défenseur de l'égalité des chances, chaque intervention d'Isabelle Alonso me rend un peu plus misogyne. Et puis, faut-il rappeler que la télé tue?
L'art, par exemple. La diversité et l'originalité doivent être encouragés. Mais tout de même, les merdes en papier mâché de la fifille surprise à Bebert me filent des envies de meurtre difficilement refoulables. Quand mon fils m'offrira des oeuvres similaires, faites avec ses petites mimines, pour la Fête des Pères, bien sûr que je serai émerveillé, non seulement parce que c'est mon fils, mais surtout parce que toutes ces années de poker m'auront appris à masquer mes vrais sentiments. Cependant, s'il persiste dans le papier mâché tout pourri après la maternelle, je pense qu'il sera de mon devoir de le faire examiner par un spécialiste. Evidemment, la pauvre Delphine, elle, n'avait pas de papa pour s'occuper d'elle...
Je pourrais également parler de littérature, avec Amélie Nothomb et ses chapeaux que je crève d'envie de piétiner rageusement, mais je sens que je commence à m'énerver!!!
Alors, pour me calmer un peu, lançons GTA IV, après avoir tout de même rappelé aux parents rageurs, inquiets ou perplexes, qu'en grand sur la boîte, y a marqué '18+'. Donc si votre petit Jean-Clovis, 9 ans, se met à avoir des cauchemars, à parler comme un charretier et à buter des vieilles depuis mardi passé... c'est bien fait pour votre gueule, fallait faire gaffe.
0:02 Je m'appelle Niko Bellic, je viens de Serbie, et je me retrouve sur un rafiot pourri en route vers Liberty City. Le jeu commence fort, y a le capitaine, menotté, qui se fait fouetter par une chiennasse en latex. Miam!
0:05 Le bateau accoste, et c'est mon cousin Roman qui m'accueille, complètement bourré. Il est donc préférable que je conduise sa poubelle. Je veux monter dans sa caisse mais je me goure de bouton, et hop, je monte sur le toit! Pas trop sûr de l'utilité de cette commande, mais bon, ça m'amuse.
0:09 Roman m'avait vanté, par e-mails, son incroyable success story aux States, son manoir, ses bagnoles de sport, les filles de rêves à ses pieds, ce qui m'avait convaincu de faire le voyage. Hum... Je débarque chez un loser bourré, solitaire, qui vit dans un trou à rats insalubre. Le gros mytho! So much for the american dream.
0:13 Dans la piaule minable de Roman, les deux cousins ressassent les souvenirs du pays. 'La guerre, ce sont de jeunes cons furieux qui sont poussés à s'entretuer par de vieux cons aigris'...
Dans un coin, la télé joue un dessin animé délirant, 'Republican Space Rangers', où des astronautes américains flinguent sans discernement les extraterrestres d'une planète distante, pour leur bien.
0:19 Six minutes plus tard, je zappe toujours entre les 5 ou 6 chaînes disponibles. Tout est excellent! Pour le moment, une pub pour un 'erotic pizza oven' sans queue ni tête. Je passerais bien la soirée à vérifier combien de minutes (heures?) de programmes sont disponibles, mais subitement, l'ironie de la situation me saute à la gueule: ne suis-je pas en train de contrôler, assis dans mon fauteuil devant ma télé, un personnage virtuel qui est occupé, dans un fauteuil, à regarder la télé?
0:22 Je dois retrouver Roman à son atelier. La tradition locale veut que je saute sur le premier véhicule venu pour le car-jacker. Mais je suis d'humeur guillerette ce matin, et je vais marcher un peu. Je suis attiré par un resto, et par curiosité, je pousse la porte... Wow! On peut rentrer dans le bâtiment!! Il y a des clients, une serveuse, on peut acheter à bouffer, tout semble 'réel'. Si on peut visiter tous les buildings de Liberty City, on n'est pas prêts d'en voir la fin!
0:25 Ah non, en fait. Je pousse 2, 5, 10 autres portes, et elles sont toutes condamnées. J'ai juste eu beaucoup de bol que la première porte que j'ai essayé était celle d'un restaurant 'utilisable'. Un peu déçu...
0:27 Bon, je pique quand même une bagnole, on n'est pas dans les Sims. Comme d'hab', c'est un vrai plaisir de switcher entre la dizaine de chaînes de radio. Sur la chaîne électro, je tombe sur Nitzer Ebb. Rhôôô, que ça a mal vieilli... Dire qu'il y a vingt ans, sans déc', c'était plus ou moins le top du top à mes yeux. La gêêêne.
0:29 Dans le bureau de Roman, mon cousin est en train de se faire chauffer par Vlad (tout un programme!), un usurier au sang chaud. A force de courbettes pitoyables, Roman parvient à sauver temporairement la mise. Ma première mission va être de l'emmener à une partie clandestine de poker. L'idée brillante est de gagner assez de fric que pour repayer Vlad.
0:31 Les dialogues, que ce soit dans les cutscenes ou dans la voiture, sont asssez réussis, et ajoutent à l'ambiance. Roman: 'At the poker room, everyone calls me 'the Janitor''. 'Oh, because you have to clean the floor?' 'No, because I always clean everyone up at the table'. 'I seriously hope your cards are better than your nicknames'. Ha!
0:34 J'espérais secrètement pouvoir jouer aux poker avec Roman... Mais non (attendons This is Vegas pour cela, donc). Je dois faire le guet devant le club car outre Vlad, y a aussi une bande d'Albanais qui courent après leur fric... et ils arrivent rapidement. Vite, un coup de fil au cousin, et on se casse en catastrophe! (au passage, évidemment, il s'est fait plumer à table...)
0:36 Après avoir droppé Roman, je peux me promener librement... quelques secondes! Roman m'appelle, et me confie une nouvelle mission passionnante: servir de taxi pour pour sa secrétaire, Mallory, et une copine. Décidément, le rêve américain est bien loin.
0:40 Durant le trajet, la copine, Michelle, me drague ouvertement, et le jeu m'informe qu'elle m'a filé son numéro. Bon, ben on ne va pas traîner, alors... Je l'appelle, mais avant de pouvoir baisouiller, il va falloir... acheter de nouvelles fringues. Faut dire que je suis sapé comme un clodo.
0:44 Postulat de base: au plus on fait gaffe à ce qu'on porte, au plus on a l'air d'un con. J'achète donc n'importe quoi au hasard dans un magasin de fringues, j'ai toujours l'air d'un clodo, mais le jeu est content et je peux maintenant aller pécho de la bonne meuf (pour rappel, c'est la faute à Alonso si je parle comme ça)!
0:46 Rhôô le boulet! Juste au moment où j'arrive chez Michelle, bouquet à la main et eau de cologne sur les burnes, y a Roman qui me supplie de rappliquer, il se fait latter par les Albanais sur un terrain de basket! Sans réfléchir, je laisse tomber le plan baise pour aller aider le nécessiteux (note à Jojo la psycho: et c'est là, au passage, qu'on se rend compte à quel point comportements virtuels et réels peuvent être radicalement opposés).
0:51 Sur le terrain, effectivement, deux usuriers se déchaînent sur Roman. Mon premier combat débute... Avec la gâchette, on locke l'ennemi, puis X, B et Y servent à arroser de coups les adversaires malheureux. C'était assez facile.
0:57 Les voyous s'enfuient, mais Roman m'ordonne de suivre leur chef. Je le rattrape dans un entrepôt, lui balance un coup de poing, et il traverse une baie vitrée pour s'écraser 10 mètres plus bas. Je ne sais pas si ce final était scripté ou non, mais c'était foutrement spectaculaire...
1:01 L'épine de Roman hors du pied, il est temps de penser à la mienne. Je file, avec à peine 4 heures de retard, chez Michelle. Le jeu explique que suivant la personne avec qui on essaie de se lier, il faut choisir des activités appropriées. Par exemple, emmener une fille au strip-club pour son premier rendez-vous, c'est moyen. Pas con. Je lui propose... la fête foraine. Quel dragueur, ce Niko.
Vais-je continuer à y jouer? Oui.
Pourquoi? Difficile, en une heure, de se faire une idée globale. Mais on sent bien qu'on a à peine effleuré toute l'étendue des possibilités offertes par Liberty City. Niko et son cousin sont terriblement attachants car ce sont de vrais losers, avec une vraie histoire et de vrais problèmes. L'écriture (spots TV, dialogues, chaînes de radio) est souvent brillante, et amène beaucoup de bons moments. Il faut juste espérer que la lassitude ne prendra pas trop vite le pas sur le plaisir de la découverte.
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