
Depuis  cinq ans et SSX Blur sur Wii, les fans de la série de jeux de glisse se  morfondent comme des damnés. Enfin, un rai de lumière apparaît dans le  ciel et les joueurs vont pouvoir répondre à l'appel de la poudreuse  grâce à ce nouvel épisode sur consoles HD, nommé sobrement SSX.  Descentes infernales et tricks de folie, la recette est-elle toujours  efficace ?
Auparavant  intitulé SSX Deadly Descents, cet opus est sans doute le jeu de sport  le plus attendu de ce début d'année. Il faut dire qu'il officie dans un  genre qui ne vit pas ses plus belles heures et où la concurrence se fait  rare. SSX débarque donc avec un habillage revu et même un nouveau  pitch, que le titre abandonné laissait entendre. Votre team de riders  doit parcourir les plus fameuses montagnes du monde, et plus précisément  les 9 Descentes de la Mort, afin de mettre sa misère à l'un de leur  ex-partenaire qui a piqué tout leur pognon : Griff Simmons. Un joyeux  programme.
Le mode  principal, appelé World Tour, se déroule le plus simplement du monde. On  peut participer à trois types d'épreuves : Course, Tricks et Survie.  S'il n'est pas nécessaire de donner des explications pour les deux  premières, les défis Survie nécessitent sans doute quelques précisions.  Chaque chaîne de montagnes propose un type d'embûches potentiellement  mortelles à éviter. Les arbres des Rocheuses, le verglas de Sibérie ou  les avalanches de l'Alaska, les moyens de se planter en beauté ne  manquent pas. Neuf zones, neuf pièges différents qui influencent  directement votre façon de dévaler la pente. Mais outre ces fameuses  Descentes de la Mort qui tournent autour de pièges à contourner, les  autres épreuves vous emmènent sur des lieux plus cléments qui favorisent  vitesse et tricks. En tout, ce ne sont pas moins de 153 spots qui vous  sont proposés, même si certains font partie des mêmes pistes.
 Les interludes comics, sympas, mais pas traduits.
Puisque  nous parlons des pistes, notons que celles-ci sont particulièrement  larges et proposent de nombreux petits embranchements, à tel point qu'il  est possible de descendre deux fois le même tracé sans ne jamais  prendre les mêmes tremplins et tunnels. Une variété qui permet de  choisir la meilleure voie selon la situation et le type de courses,  préférant les grands sauts pour les tricks ou les pentes plus directes  pour la vitesse. Si ces environnements plutôt vastes ne brillent pas par  leur beauté, c'est un mal nécessaire pour profiter d'un terrain de jeu  plus étendu et permissif. Qui s'en plaindrait ? Toutefois, on peut  regretter le manque de lisibilité qui oblige le joueur à apprendre  certains tracés par coeur pour éviter une crevasse invisible au premier  passage. Certes, on profite des indications du pilote d'hélicoptère qui  nous suit, mais elles ne sont pas toujours très précises. Si vous faites  un erreur fatale, vous pouvez toujours opter pour un Rewind malgré leur  nombre limité, les points de pénalité, et même le retard que cela  entraîne dans les courses, vu que vos concurrents ne sont pas impactés  par vos retours en arrière. Bref, s'ils peuvent vous sauver de temps en  temps, ils ne représentent pas un élément de gameplay primordial, ce qui  est plutôt tant mieux.
 Les grinds peuvent faire une bonne centaine de mètres de long.
Rewind  ou pas, finir une épreuve vous octroie de l'expérience et des crédits,  nécessaires à l'évolution de vos riders. Oui, l'emploi du pluriel n'est  pas un hasard puisque vous pouvez officier avec plusieurs déglingos,  chacun ayant des caractéristiques propres et des Signature Tricks. Grâce  aux crédits, vous pouvez leur acheter un meilleur équipement, à  commencer par leur board. A cela viennent s'ajouter du matériel  indispensable pour passer les 9 Descentes de la mort, comme une "armure"  (des protections quoi) afin de survivre aux chocs contre les pins des  Rocheuses, ou encore une wingsuit grâce à laquelle on peut planer  au-dessus des crevasses de la Cordillères des Andes. S'il vous reste  quelques deniers, vous pouvez même prendre des petits bonus comme un  Rewind supplémentaire par exemple. Bref, un principe d'évolution  extrêmement simple qui ne cherche pas à bouleverser les acquis, mais qui  a le mérite de ne pas nécessiter de longues phases de gestion barbantes  afin que le joueur se concentre sur le principal : le gameplay.
 Prêt pour une piste impossible ?
Parce  que mine de rien, on en a pas encore parlé, du gameplay ! L'un des  points les plus importants concerne les modes de contrôle. En effet, le  joueur a la possibilité d'opter pour une gestion des tricks au stick  droit analogique ou aux boutons, à l'ancienne. Les puristes se frottent  déjà les mains à l'idée de se retrouver avec la bonne vieille formule  déjà étrennée avec les précédents opus, et il faut dire que la  jouabilité aux boutons reste plus précise. Toutefois, le stick  analogique semble fort bien adapté aux joueurs moins confirmés tant les  mouvements sortent facilement, même si on est tenté de bouger le stick  dans tous les sens pour faire n'importe quoi et s'en sortir quand même.  Quel que soit votre configuration, maintenir une des gâchettes vous  permet de tweaker vos figures, ce qui rapporte plus de points mais  s'avère plus long à sortir que le grab de base. Mais si enchaîner les  tricks est nécessaire pour exploser le score via un simple système de  combos, cela vous octroie aussi du boost, utile pour gagner de la  vitesse et faire des jumps stratosphériques. Mieux encore en remplissant  entièrement votre jauge de boost, vous déclenchez les modes Tricky  (deux niveaux) pendant lesquels non seulement vos accélérations sont  illimitées, mais vous débloquez en plus des tricks surpuissants qui  défient les lois de la physique et de la gravité. Oh... attendez, on  vous a bien dit que SSX était un jeu typé arcade j'espère ?
 Les meilleurs scores s'obtiennent en mode Tricky.
Car  s'il y a bien une chose où le titre d'EA Sports Big excelle, c'est  quand il s'agît de nous en mettre plein la vue avec des figures  irréalisables. C'est fou comme c'est grisant de fuser sur la poudreuse à  200 km/h et d'enchaîner 15 figures pendant un saut de 120 mètres tout  en retombant comme une fleur (le redressage étant automatique tant que  vous lâchez les sticks à la fin d'un jump). Pas de prise de tête, tout a  été fait pour vous simplifier la tâche et c'est exactement ce que l'on  demande à ce type de jeu. Ne croyez pas pour autant que vous allez  gagner toutes les épreuves en bourrinant votre manette comme un  décérébré, car il faut parfaitement gérer son mode Tricky et son tracé  pour faire les meilleurs temps/tricks. De toute façon, SSX est  définitivement un jeu à scoring, et ceux qui aiment le genre ne seront  pas surpris outre mesure. Toutefois, les plus pointilleux soulèveront  sans doute quelques petites aberrations physiques qui ont la fâcheuse  habitude de s'avérer assez aléatoires. On s'en rend compte notamment  quand on heurte un obstacle, chose qui peut nous ruiner une course dans  certains cas, ou juste nous faire dévier de quelques centimètres sans  ralentir dans d'autres. Dans un titre où on aura forcément tendance à  refaire plusieurs fois les mêmes spots pour battre ses records (ou ceux  des autres), cela peut avoir un côté énervant.
Essaierait-on de me faire passer un message ?
Et  battre des records, là est bien tout l'intérêt de SSX sur le long  terme, et la raison pour laquelle existent les deux autres modes de jeu  que nous n'avons pas encore évoqués ; le mode Exploration et le mode  Epreuves Monde. Le premier des deux est une sorte de mode Défi dans  lequel vous pouvez rider sur 153 spots du jeu pour y battre des scores  préenregistrés et ainsi rafler des médailles. Si celles de bronze sont  toujours facilement accessibles, seuls les joueurs aguerris ne tomberont  pas des nues en voyant ce qu'il faut réaliser pour toucher l'or du bout  des doigts. Les crédits ont toujours une importance pour ce mode  puisqu'il vous faudra débloquer les pistes avec des sous, et  éventuellement acheter le matériel nécessaire si ce n'est pas déjà fait.  Mais si vous voulez vraiment vous occuper des mois durant, il suffit de  jeter un oeil à la section Epreuves Monde, dont tout le sel réside dans  le jeu en ligne. Ici, vous allez pouvoir affronter d'autres riders dans  des défis qui se déroulent à la manière d'un Trackmania, pour donner un  exemple que beaucoup connaissent. Si ces épreuves peuvent se dérouler  sur de très longues périodes (une semaine entière par exemple), vous  concourrez tout de même avec le ghost d'un autre joueur enregistré, et  si possible d'un niveau similaire au vôtre, histoire d'avoir un point de  repère. Quand le défi se termine, vous remportez des crédits  correspondants à votre place dans le classement par rapport au cash  prize. N'importe quel joueur peut créer ce type de concours d'ailleurs  et certaines épreuves sont payantes.
Vous voyez par où sont passés vos concurrents.
Pour  rester dans le jeu en ligne, vous pouvez aussi faire des courses entre  amis sur le live, ce qui ne manquera pas d'animer quelques soirées. Pas  d'écran splitté cela dit, même si on s'y attendait un peu. Un dernier  point, digne du détail, reste la possibilité de placer (et de trouver)  des Géotags. Mais kézako ? Lors d'une épreuve en ligne, vous pouvez  mettre une icône de Géotag sur la piste à un endroit où vous venez de  passer (via un Rewind). Si aucun autre joueur ne réussit à le toucher,  vous finissez par gagner de l'expérience et des crédits supplémentaires.  Le principe est donc de le placer à un endroit bien difficile d'accès  pour torturer psychologiquement votre prochain. Rien de bien  extravagant, mais ça ne mange pas de pain après tout. Au final, SSX  répond sans aucun doute aux attentes des joueurs concernant l'aspect fun  grâce à un gameplay accessible qui offre des sensations immédiates.  Heureusement, il reste assez technique pour faire plaisir aux rois de la  glisse qui recherchent du challenge, chose qu'ils devraient trouver  sans problème avec le mode Epreuves Monde. Bref, pourquoi hésiter ?
LES NOTES
Graphismes
13/20Pas  facile de faire un joli jeu quand on se coltine fatalement les mêmes  types d'environnements pendant toute la partie. Si on ne peut pas en  vouloir à EA Sports Big pour cela, le titre reste techniquement un peu  faiblard. Est-ce gênant ? Pas le moins du monde. A la vitesse à laquelle  défilent les pistes, on a pas vraiment le temps de faire du tourisme.  Un peu plus de folie et d'originalité dans les décors n'auraient pas été  de trop néanmoins.
Jouabilité
17/20Qu'attendez-vous  de SSX ? Une gameplay accessible, des tricks de malade, une vitesse de  défilement impressionnante et des big airs à ne plus savoir qu'en faire ?  Ô bonheur, c'est exactement ce à quoi vous avez droit. Malgré un petit  côté hasardeux dans la physique, on se prend au jeu et c'est tout ce qui  compte. Par contre, les séquences d'avalanche en vue inversée sont un  peu ratées. Dommage, mais bon, on y survivra.
Durée de vie
17/20Le  mode World Tour peut s'avérer quelque peu redondant, mais peu importe  puisque SSX vaut surtout pour ses défis et son mode en ligne. Les fans  de concours et de scoring en auront pour longtemps, c'est une évidence.  Les plus férus essaieront de gagner les badges, sortes de succès  incorporés au jeu.
Bande son
18/20S'il  y a bien un genre de musique qui sied aux sports extrêmes, c'est bien  la drum'n bass. Comme d'habitude, EA ne fait pas les choses à moitié  puisque des artistes comme Skrillex sont de la partie, gage de grande  qualité. SSX lorgne aussi vers d'autres genres comme le hip hop et  l'électro, toujours avec succès.
Scénario
Oh, il y en a bien un, mais de là à mettre une note...
Note Générale
17/20Pourquoi  faire un 1080  quand on peut faire un 2160  ? SSX vole au-dessus des  pistes avec brio grâce à un gameplay exubérant qui lâche ses tricks sans  ménagement, aidé par une grande accessibilité. On retrouve toutefois  une technicité qui plaira aux gamers fans de scoring et de runs  parfaites. Avec son mode en ligne aguicheur blindé d'épreuves sur le  long terme, le titre d'EA signe un retour retentissant d'un big air  ravageur.







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