En 1991, j’étais encore un gosse qui jouait frénétiquement sur son Atari 520 ST-STE, et qui n’avait pas conscience, qu’ailleurs, une révolution était en train de naître. Sid Meier, de l’autre côté de l’Atlantique, faisait découvrir au monde entier son tout premier Civilisation. Tandis que je m’énervais sur la bêtise d’un jeu comme Kick-Off ou sur la difficulté d’un P47, d’autres faisaient connaissance avec Civilization. Tournant sur DOS, le principe du jeu était d’être à la tête d’une civilisation et de la diriger de l’antiquité au monde futur et sa conquête spatiale. Presque 20 ans plus tard, le cinquième épisode se pointe sur nos PC pour le plus grand plaisir des fans. Car en 2 décennies, Civilisation s’est bâtie une solide réputation. Personnellement, j’ai fait mes classes sur le 3ème épisode, suis passé au 4ème avec enthousiasme et ai découvert le 5ème avec grand intérêt.
Pour situer, Sid Meier (le créateur de la saga) est au jeu vidéo ce que Spielberg est au cinéma, un Dieu vivant. Tout ce qu’il touche, il le réussit, et il le fait avec tant d’inventivité… Bon, je vais arrêter les compliments, il ne lira jamais ces lignes et ne me proposera donc pas de boulot… Non mais le gars il assure quand même! Faut voir ce qu’il a fait avec son Pirates, enfin j’en parlerai une autre fois…
Ce que j’ai toujours reproché aux Civilization jusqu’alors, c’est l’aspect tactique de la guerre qui ne consistait finalement qu’à emmagasiner le plus de troupes sur une même case et de tout détruire sur son passage. De plus, je m’arrachais les cheveux à voir mes hélicos du 20ème siècle se faire terrasser par des archers du Moyen-Age, ou bien mes supers tanks de la mort tomber sous le coup de hache d’un guerrier antique. Car en effet, vous développez votre civilisation sur une carte (dont vous pouvez choisir la taille, les caractéristiques physiques comme de nombreuses îles, montagnes, déserts, climats, etc…) et elle traverse le temps au fur et à mesure de vos tours de jeux. Vous commencez sur une map que vous devez découvrir, cachée par un brouillard blanc, vous déplacez votre guerrier afin d’y voir plus clair et à l’aide de votre colon, vous créez votre première ville, votre capitale. Bien sûr, au préalable, vous avez veillé à choisir quel type de civilisation vous désirez diriger. Voulez-vous être Napoléon? Bismarck? Catherine? Washington et d’autres encore, Chinois, Japonais, Arabes, Indiens, Amerindiens… Chaque “nation” à ses particularités. Certaines sont plus tournées vers la culture, d’autres vers la guerre… De plus, toutes ont leurs particularités. Par exemple, les Français de Napoléon sont les seuls à posséder l’unité mousquetaires ou légion étrangère quand les ‘Ricains ont le B17 et les Grecs les hoplites… Ainsi, votre première ville ainsi créée, il va falloir agrandir votre territoire tout en veillant à le protéger d’éventuels barbares ou d’autres civilisations.
Une fois votre capitale en place, vous devez choisir ce que vous désirez y développer. Un guerrier? Un ouvrier? Un nouveau colon? Ou bien un monument historique? Bien sûr, votre décision dépend non seulement de l’environnement autour de votre ville (selon les ressources), mais aussi les dangers probables (principalement les barbares, je n’ai jamais vu une autre civilisation attaquer rapidement). Il faut un certain nombre de tours pour obtenir la construction choisie. Faire un ouvrier permettra de construire des fermes autour de vos cités, des camps, écuries, routes, etc… Mais avoir un guerrier vous permettra d’aller chercher des trésors, prendre des camps barbares (donc de l’or). Pendant qu’une ville se développe selon vos désirs, parallèlement à cela, vous devez faire des découvertes scientifiques. Il sagira de découvrir de nouvelles technologies comme la poterie, la domestication animale, le tir à l’arc, l’exploitation minière… (viendront plus tard la navigation, l’électricité, l’informatique, et bien d’autres évidemment!) Vous l’avez deviné, là-aussi, un certain nombre de tours est nécessaire avant l’apparition de la nouvelle technologie. Cette dernière en débloquera de nouvelles, ainsi de suite. Vos choix influeront sur votre développement. Si vous voulez une civilisation plutôt guerrière, vous avez intérêt à choisir tir à l’arc… Bien sûr, ce jour au tour par tour fait la part belle au temps qui passe. Vous commencez à l’Antiquité, les années passent avec les tours, vous traversez le Moyen-Age, la Renaissance, le présent, le futur…
Vous faites votre petit bonhomme de chemin, créez de nouvelles villes, prenez le contrôle d’une partie du monde afin de vous enrichir, pouvoir concurrencer les autres civilisations qui se développent en même temps que vous. Vous avez aussi la possibilité d’aller faire un tour dans les océans pour trouver d’autres terres, des îles que vous pourrez coloniser, etc…
Tout développer serait incroyablement long tellement ce jeu est énorme! C’est bien simple, une seule partie peut durer facilement 20 heures, voire bien plus! Et il vous faudra aussi choisir les doctrines de votre civilisation! C’est votre système politique finalement! Là-encore, les choix sont importants! Liberté, honneur, tradition? Puis d’autres se débloqueront! Démocratie, autocratie, commerce, etc… Certains doctrines apportent du bonheur en plus, de la culture en plus, aident au développement de vos armées, au développement de certaines troupes, certains personnages illustres (qui permettent certaines actions spécifiques)…
Bref, vous avez développé votre civilisation, vous faites des échanges avec vos voisins, vous avez même des alliés, vous chérissez quelques cités-état (seulement gérées par l’IA et qui apportent de l’or en plus, certaines ressources, des soldats… Mais attention, elles peuvent aussi vous pourrir la vie!), mais vous ne pouvez plus vous développer, vous manquez par exemple d’espace. Alors il y a la guerre! Et grosse nouveauté, non seulement les cases sont des hexagones, mais désormais, une seule unité peut se poster sur chaque case! La conséquence est très simple, la stratégie militaire est complètement retravaillée, et il n’appartient qu’à vous de bien défendre vos frontières, de faire évoluer vos troupes en fonction des avancées technologiques, et d’aller massacrer des civilisations bien moins avancées sur le plan militaire. Mais attention, prendre une ville à l’ennemie n’est pas une partie de plaisir, il faudra faire preuve de patience si vous ne voulez pas perdre trop d’unités.
Maintenant que vous connaissez un peu la structure du soft, des mécanismes et tout et tout (et je vous l’accorde, je n’ai pas dévoilé 2% du jeu), penchons-nous sur l’aspect technique de la chose. C’est joli. Cela ne casse pas non plus 3 pattes à un canard (pauvre bête n’empêche), mais c’est visuellement agréable, plus profond et plus “mignon” que le précédent opus. Bien que le moteur graphique n’ait guère changé, c’est globalement suffisant pour un tel jeu. L’animation n’est pas en reste, et la gestion des IA, bien que parfois un peu longue (plus vous avancez, plus il y a d’opérations à calculer), n’est néanmoins pas problématique. C’est fluide, facile à prendre en main. Bien sûr, il faut un temps d’adaptation, savoir ce que vous attendez de votre civilisation, et parfois ce sera à vous de vous adapter à votre civilisation selon l’environnement dans lequel vous vous trouverez. Bien sûr, vous ne comprendrez pas toujours pourquoi toutes les autres civilisations vous en veulent. Ils vous dénonceront, et il faudra vous accrocher pour éviter que plusieurs “nations” ne s’attaquent à vous en même temps. C’est d’ailleurs parfois un peu rageant. Vous vous retrouvez à faire du militaire alors que vous désiriez faire votre petite popote de votre côté. Seulement, postez une unité militaire à la frontière entre votre civilisation et une autre, et ils vont commencer à se méfier de vous, et à vous reprocher d’être belligérant. Agrandissez votre territoire et construisez une cité près de frontières étrangères, et ils vous le reprocheront (alors qu’ils le font aussi dès qu’ils le peuvent). Du coup, la gestion de la diplomatie reste relativement énigmatique parfois, et cela dépend souvent du caractère de votre voisin. Si c’est Gandhi, il sera gentil, si c’est Gengis Khan, protégez vos frontières!
Civilisation 5 est un donc bon jeu, un très bon jeu. Bien sûr, de par sa structure, il peut en rebuter plus d’un. Il faut être très patient, gérer le bonheur de son peuple, l’or de sa “nation”, accepter de faire la guerre au tour par tour, et d’accepter aussi la part de hasard (je l’accorde qui est parfois très énervante). Le mieux, pour ce genre de jeu, c’est encore d’essayer la démo, et ça tombe bien, sur Steam, vous pourrez jouer les 100 premiers tours d’une partie pour vous faire une idée relativement complète de ce que ce jeu peut vous apporter. Attention néanmoins, si vous mordez à l’hameçon, votre vie sociale (qui ne doit déjà pas être hyper développée…) risque d’en prendre encore un coup…
8/10
Jérémie est un ami à moi qui à entièrement écris cette article pour mon blog, merci pour votre lecture et merci a Jérémie !!!
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire