Situé au carrefour de quatre plaques tectoniques, le Japon est un pays d'extrêmes, où les plaines à très forte densité de population côtoient les contreforts des volcans toujours en activité. On parle d'archipel pour le Japon car il se compose de quatre îles principales - Honshu, Hokkaido, Kyushu et Shikoku - et de milliers de petites îles éparpillées dans l'Océan Pacifique. Sa capitale, Tokyo, est aussi la ville la plus peuplée du monde.
L'histoire du Japon est traditionnellement divisée en 14 périodes, chacune d'entre elles étant caractérisée par une civilisation (mode de vie, traditions) bien précise. La période Asuka est l'une de ces périodes. C'est durant cette période que le bouddhisme qui se répandait depuis la Chine atteignit le Japon (vers 538 p.C). La religion n'est pas la seule tradition chinoise adoptée par le Japon à cette époque : l'écriture et les techniques agricoles sont elles aussi progressivement assimilées. Il s'agit d'une période d'apogée pour le Japon, qui forme pour la première fois un véritable état. Le pouvoir, centralisé, établit sa capitale à Asuka, qui restera la capitale politique et culturelle du Japon aux VIe et VIIe siècles.
Les premiers Occidentaux à atteindre le Japon furent les Portugais au XVIe siècle, suivis par les Hollandais, les Anglais et les Espagnols. L'autorité impériale a alors décliné depuis longtemps et le pouvoir a été transmis aux shoguns, des généraux administrant le pays, ainsi qu'aux daimyo, des seigneurs de province. Le régime des shoguns s'effondre définitivement à la fin du siècle et trois seigneurs de province montent successivement sur le trône et entreprennent de réunifier le Japon divisé.
Le bouddhisme s'impose comme religion nationale du Japon précisément à l'époque de Heian, à travers deux sectes principales : la secte Shingon et la secte Tendai. C'est surtout ce dernier mouvement qui gagnera en puissance au cours des siècles suivants, notamment grâce à la proximité des relations de la cour et du clergé installé dans un monastère non loin du palais impérial.
Nous l'avons vu, le shintoïsme pose le respect de la nature comme concept principal. Les jardins japonais tels que nous les connaissons sont nés dans les sanctuaires shintoïstes, sous l'influence du respect de la nature prôné par cette religion, et c'est surtout pendant la période d'Edo (1603-1868) que le peuple s'est épris de jardinage. Traditionnellement, ces jardins se composent de lanternes, de barrières de bambou, d'eau courante et d'un pont de bois ou de pierre.
Est-Ouest en construction
Suite à l'arrivée des Occidentaux au XVIe siècle, le choc culturel est intense, mais les Japonais adoptent rapidement certaines technologies et pratiques européennes : le christianisme se répand, et les Japonais s'équipent des navires et des armures occidentales. A la fin du XVIe siècle, alors que les Jésuites puis les Franciscains pratiquent des conversions en masse, l'un des trois principaux daimyos promulgue l'interdiction et une répression forte contre le catholicisme. En réponse à la menace catholique grandissante, le Japon se ferme aux Européens : les armes à feu sont prohibées, on revient au sabre, et il est même interdit d'utiliser de grands bateaux de type européen.
C'est le début d'une période de paix, bien que de fermeture, connue sous le nom d'époque d'Edo. La politique isolationniste permet un développement des villes et du commerce intérieur. La capitale administrative et militaire est déplacée de Kyoto à Edo (qui deviendra Tokyo), alors un petit village de pêcheurs, marquant ainsi la séparation avec le pouvoir impérial (qui reste à Kyoto).
En 1940, le Japon signe un pacte tripartite avec l'Italie et l'Allemagne, ce qui mènera au double bombardement d'Hiroshima et Nagasaki en 1945. A la fin de la guerre, le Japon passe sous tutelle américaine. Commence alors une période de reconstruction lors de laquelle l'architecture empreinte d'abord au futurisme. Mais c'est surtout dans les années '80 que le Japon connaît un miracle économique sans précédent, lequel entraîne une frénésie de construction dans la plupart des villes et plus spécifiquement à Tokyo, sous l'influence de Le Corbusier, de Frank Lloyd Wright, de Nigel Coates ou plus récemment de Philippe Starck.
Tokyo by night
Que faire le soir à Tokyo lorsque l'on n'a pas rendez-vous avec le chef de la pègre locale ? Promue capitale en 1868, dévastée par un tremblement de terre en 1923 puis par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, cette métropole ultramoderne et fascinante est aussi la ville la plus peuplée du monde, avec 34 millions d'habitants. Elle compte d'innombrables gratte-ciels, et des quartiers très différents et spécifiques.
Samouraïs, Ronins et Yakuzas
Les samouraïs ou bushi dirigèrent le Japon féodal du XIIe au XIXe siècles. D'abord affiliés aux daimyo, les seigneurs de province, ils devinrent plus puissants que l'empereur. Ils vivaient selon un code de loyauté strict, le bushido, inspiré du bouddhisme, du shintoïsme et du confucianisme. Le bushido stipulait entre autres que les samouraïs devaient avoir recours au seppuku, un rituel de suicide, plutôt que de subir le déshonneur. Éduqués de façon spartiate, accoutumés à la vue du sang et de la mort, les enfants devenaient samouraïs à l'âge de 13 ans et recevaient alors leur premier sabre. Les samouraïs en portaient deux : un court et un long.
Nous l'avons vu plus haut, à la fin du XVIIe siècle, le Japon s'est fermé, pour près de deux cents ans, à l'influence de l'Occident. C'est ce que l'on appelle l'époque d'Edo (ancien nom de Tokyo). Dans les grandes villes qui sont alors en plein essor, on voit affluer une population venue des campagnes, attirée par la demande de main d'oeuvre. A celle-ci s'ajoutent des samouraïs désoeuvrés, qui n'ont plus rien à défendre depuis la réunification du Japon. Dans les villes naissent ainsi les "nouveaux pauvres" (des pauvres très différents des religieux vivant dans l'ascétisme), qui s'organisent selon de nouvelles structures, plus ou moins basées sur la parenté. A l'époque d'Edo, les yakuzas (mot traduit à l'heure actuelle par "truand") étaient de simples joueurs professionnels. Ils s'installaient généralement dans trois quartiers voisins : celui de la prostitution, celui des bas-fonds et celui du divertissement. Peu à peu, les yakuzas n'exercèrent plus seulement en tant que joueurs. Armés et capables de se défendre, ils commencèrent à exercer une certaine protection sur la prostitution, les loisirs et les chantiers de construction.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon se trouva affaibli, manquant d'emploi et de nourriture. La police avait été désarmée et discréditée. La seule façon de survivre pour la population japonaise fut d'exploiter le marché noir, qui entra rapidement sous le contrôle des chefs yakuzas. Les yakuzas recrutaient alors leur main d'oeuvre parmi les vétérans, des hommes entraînés au combat et sachant manier une arme. Ils avaient la mainmise sur le commerce des armes, sur le marché noir (nourriture, produits de luxe) et sur les amphétamines promues pendant la guerre pour améliorer l'endurance à la fois des ouvriers et des soldats.
Les groupes mafieux (que l'on appelle gumi, ou syndicats), se sont faits plus nombreux au cours des trois décennies qui ont suivi, bien qu'ils se sont heurtés à une répression de plus en plus forte de la part des forces de l'ordre. Cette répression les a forcés à diversifier leurs activités, se dissimulant derrière des sociétés écrans et des comités politiques. Les lois anti-gang (dont la plus importante fut passée en 1992), le vieillissement croissant de la population japonaise et donc de leurs membres ainsi que l'attrait de la société occidentale chez la jeune génération a réduit les effectifs yakuzas, à un tel point que certains gumi ont été obligés de passer des petites annonces de recrutement.
Les yakuzas obéissent essentiellement à cinq règles principales :
- Ne pas désobéir ou causer de nuisance à leurs supérieur.
- Ne pas trahir le gang ou ses membres.
- Ne pas se battre contre les membres du gang.
- Ne pas détourner les fonds du gang.
- Ne pas toucher à la femme d'un autre membre du gang.
Jusqu'à ces dernières années, il était commun de voir de jeunes hommes aux doigts amputés dans les rues des villes japonaises. L'amputation d'un doigt était autoappliquée aux recrues ayant manqué à leur devoir de yakuza au sein du groupe. En outre, les soldats yakuzas peuvent se dénoncer pour un crime commis par leur supérieur et se faire condamner à la place de ce dernier.
Gageons que pour la police de Tokyo, Shogo Takamoto s'en est tiré avec les honneurs - que sa vie ait été bonne ou mauvaise...
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